L’autoroute.
La mienne, la vraie. Celle qui m’a tout appris, qui m’a fait grandir.
L’autoroute n’est pas l’image que vous pouvez vous faire du trajet que grand nombre peuvent emprunter pour partir en vacances. En réalité, c’est un simple chemin en terre battue situé en partie sur le terrain familial. Je l’appelle ainsi car c’est là que j’ai appris à conduire.
Tout a commencé sur les genoux de papa, en tenant seulement le volant avant même de savoir faire du vélo. Puis les premières fois avec les pédales, jusqu’aux premiers passages de vitesse ratés. C’est en partie de là qu’est née cette passion pour tout ce qui sent l’essence et qui peut faire du bruit.
Au détour d’un voyage dans les campagnes du Morvan, ces souvenirs ont fait surface en observant les paysages routiers. Il y avait comme cette nostalgie du passé, qui disparaît petit à petit dans les décors urbains de maintenant.
Mais que reste-t-il de cette automobile de mon enfance ?
Ce travail est un spectre de souvenirs souvent liés à des sensations uniques, des bruits, des odeurs, plus que des images. Avec le temps, les détails perdent en précision. Je me retrouve alors face à un jeu de matières et de formes qui, je le sais, ne feront que disparaître petit à petit.
Un hommage aux traces restantes de cette époque révolue, et un regard passionné et nostalgique sur les lieux où reposent l’âme de ces tas de ferrailles.